Homs – SANA/ Lors d’une soirée organisée au monastère des Pères Jésuites dans le quartier Hamidiya à Homs, la figure du hakawati (conteur) syrien a fait son retour, mêlant ses racines traditionnelles à un esprit contemporain, à travers des récits de la douleur syrienne contés par l’artiste Bassam Daoud.
La soirée, organisée dans le cadre de l’initiative « Capitale de la paix » en collaboration avec le monastère des Pères Jésuites et le Forum culturel jésuite, a inclus la participation de l’artiste Ziryab Al-Hashimi au oud, afin de renforcer l’ambiance patrimoniale et de transmettre un message humanitaire profond.
La soirée s’est distinguée par des récits inspirés des souffrances des Syriens au cours de quatorze années de déplacement, et d’exil à l’étranger.
Là, Daoud, avec une voix émotive et une performance maîtrisée, a plongé le public dans les détails de la vie dans les camps, les souvenirs des maisons abandonnées, et les rêves enchaînés par les événements et les crimes du régime déchu.
Daoud a déclaré à l’agence SANA : « J’ai choisi que les récits soient tirés de la réalité des Syriens, qui ont emporté avec eux la douleur de la patrie aux quatre coins du monde, dans le style traditionnel du hakawati, avec une touche contemporaine reflétant la situation actuelle ».
Quant à Hala Haddad, l’une des fondatrices de l’initiative, elle a estimé que l’événement contribuait à raviver le patrimoine culturel immatériel syrien, affirmant que le récit reste un outil de résistance et une mémoire vivante, surtout à une époque où de nombreuses versions des faits tendent à faire disparaître la vérité.
Elle a souligné l’impact qu’a eu la soirée sur le public, qui a réagi aux récits avec un mélange d’appartenance, de tristesse et d’espoir, notamment parce que le hakawati Daoud a su raviver l’esprit du patrimoine d’une manière alliant authenticité et modernité, offrant ainsi un message durable pour préserver l’identité et la mémoire syriennes, alourdies par quatorze ans de souffrance.
Ibtissam/ M.Ch.