Damas-SANA / Le président américain Donald Trump a signé hier un décret mettant fin au programme de sanctions imposées à la Syrie, mettant ainsi un terme à l’« état d’urgence nationale » imposé par Washington à l’encontre de Damas en 2004 et renouvelé chaque année. Ce programme avait entraîné des sanctions étendues touchant notamment des institutions vitales, dont la Banque centrale de Syrie. Le décret annule également cinq autres décrets qui formaient la base juridique des sanctions.
La levée des sanctions consacre un intense mouvement diplomatique syrien
Cette étape cruciale marque l’aboutissement d’un effort diplomatique soutenu mené par le nouveau gouvernement syrien après la libération et la chute du régime déchu. Elle s’inscrit dans une volonté de rétablir des relations normales, fondées sur le respect et la coopération, entre la Syrie et la communauté internationale, ainsi que dans une démarche d’intégration du pays au système financier mondial afin d’amorcer une nouvelle phase de redressement économique et politique. Cette décision américaine a été précédée par des mesures similaires prises par l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Japon en signe de soutien au peuple syrien dans la phase de construction d’une Syrie nouvelle, sûre, stable et prospère.
À la suite de la signature du décret exécutif par le président américain, la Maison-Blanche a affirmé dans un communiqué que cette décision de Donald Trump s’inscrit dans le cadre du respect de sa promesse de « donner à la Syrie une chance de reconstruction et de prospérité grâce à la levée des sanctions ». Le communiqué souligne que les récentes réformes et mesures positives prises par le gouvernement syrien, après la chute du régime brutal d’al-Assad, montrent un espoir naissant pour un avenir stable et pacifique.
La Syrie affirme que la décision de Trump constitue un tournant décisif
Le ministre des Affaires étrangères et des Expatriés, Asaad Al-Chibani, a souligné que le décret historique signé par le président Trump représente un tournant majeur susceptible d’aider la Syrie à entamer une nouvelle ère de prospérité, de stabilité et d’ouverture sur la communauté internationale. Il a précisé que cette décision ouvre la voie à une reconstruction et un développement tant attendu, ainsi qu’à la réhabilitation des infrastructures vitales, créant ainsi les conditions nécessaires pour un retour digne et sûr des Syriens déplacés à leur patrie.
Les sanctions américaines contre la Syrie remontent aux années 1970.
Ce tournant dans la réalité syrienne intervient après des décennies de sanctions successives imposées à Damas, depuis les années 1970 jusqu’à la mise en œuvre du loi « César ». en 2020. Cette loi, fondée sur des témoignages et des photos divulguées depuis l’intérieur des prisons du régime déchu, a authentifié de graves violations des droits de l’Homme et déclenché une vague d’indignation internationale. Elle a entraîné des sanctions sévères visant le régime renversé et ses soutiens, notamment dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures et des finances, intensifiant l’isolement économique, financier et politique dont a souffert le criminel Bachar al-Assad, tout en affaiblissant le soutien que lui apportaient ses alliés.
Principales sanctions américaines contre la Syrie
Les États-Unis ont imposé des sanctions à la Syrie pour la première fois en 1979, lorsque le Département d’État américain a inscrit Damas sur la liste des pays soutenant le terrorisme, ce qui a fait des restrictions sur l’aide militaire et financière ainsi qu’un embargo sur certaines exportations. En 1986, des sanctions supplémentaires ont été imposées dans le cadre de la loi américaine de lutte contre le terrorisme.
En 2003, le Congrès américain a adopté la loi sur la « Responsabilité de la Syrie et le rétablissement de la souveraineté libanaise », qui a instauré un état d’urgence national dans les relations entre les États-Unis et la Syrie. Cette loi est entrée en vigueur en mai 2004 et a conduit à l’imposition de sanctions économiques ainsi qu’à des restrictions sur les voyages vers la Syrie.
Avec le déclenchement de la révolution syrienne en mars 2011, les pratiques du corps sécuritaire du régime déchu ont été dévoilées, ce qui s’est soldé par l’imposition de lourdes sanctions américaines et internationales contre la Syrie. Ces sanctions ont visé tous les secteurs vitaux, notamment le secteur bancaire, les transports, le pétrole et le gaz, la construction ainsi que le domaine militaire. Elles ne se sont pas limitées au régime déchu, mais ont également visé toute partie étrangère collaborant avec lui dans ces domaines. Le point culminant de ces mesures a été atteint avec l’adoption du loi « César ».
La fin des sanctions et la nouvelle relance de la Syrie
Avec la victoire de la révolution syrienne en décembre dernier et la fin de l’ère du régime déchu, marquée par des crimes et des violations qui n’ont cessé d’alimenter les sanctions contre le pays, l’espoir d’une levée des restrictions qui freinaient le redressement syrien a commencé à renaître dans divers domaines. Cet espoir s’est concrétisé pour la première fois lorsque le président américain Donald Trump a annoncé, depuis la capitale saoudienne Riyad, la levée des sanctions contre la Syrie le 13 mai dernier.
La décision du président américain a été suivie, quelques jours plus tard, par une décision similaire de l’Union européenne de lever toutes les sanctions imposées à la Syrie. Cette démarche faisait suite à des mesures entamées par l’Union à la fin du mois de février dernier, consistant à assouplir certaines sanctions touchant les secteurs de l’énergie, des transports et des services bancaires.
Aujourd’hui, la Syrie jouit de vie et se tourne résolument vers l’avenir, grâce aux efforts conjugués de tous ses habitants et à l’engagement constant du gouvernement pour bâtir un avenir meilleur et s’ouvrir au monde dans tous les domaines. Elle bénéficie d’un soutien sincère de la part de pays frères et amis, tels que l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie, et d’autres, qui jouent un rôle clé dans la reconstruction et dans le dépassement des souffrances endurées par le peuple syrien sous le régime déchu.
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W.H./A.Ch.